Les Mille et une nuits a donné lieu à de très nombreuses suites. Voici une séléction d’après la Librairie Ombres Blanches à Toulouse:
Les Mille et Une Nuits, Naguib Mahfouz (Actes Sud-Sindbad , 2001 , 21.19 €)
Ravi par les histoires que Schéhérazade lui a racontées pendant mille et une nuits, le sultan Schahriar décide de la garder comme épouse. Les habitants du Caire célèbrent l’heureux dénouement, sans savoir qu’ils vont désormais assister, dans leur vie quotidienne, à des événements aussi étranges et merveilleux que les contes de Schéhérazade…
Il fallait toute la verve de Naguib Mahfouz pour prolonger ainsi les Mille et une nuits, en une succession vertigineuse de faits divers où s’abolissent les frontières entre le rêve et la réalité, la folie et la sagesse, le bien et le mal.
Une nuit dans un harem maure, Anonyme (Picquier, 2003, 18.00 €)
Ce roman érotique anglais écrit à la fin de l’ère victorienne est construit sur le même principe que Les mille et une nuits. Echoué, Lord Herbert est recueilli par les neuf femmes d’un pacha. Pour les remercier de leur gentillesse, il leur promet de les honorer chacune leur tour avant son départ. Mais avant cela, chacune d’entre elles raconte l’épisode le plus voluptueux de sa vie.
La mille et deuxième nuit, Théophile Gautier (éd. Mille et une nuits , 2003 , 2.50 €)
Ce texte met en scène la sultane Schéhérazade, venue chercher de l’aide auprès d’un littérateur médiocre. Elle explique que le traducteur de ses contes, Antoine Galland, a trompé l’univers en relatant son histoire dans les contes des Mille et une nuits : en fait, le sultan, toujours plus affamé d’histoires, menace chaque matin de lui couper la tête si elle est en manque d’inspiration.
Le Manuscrit trouvé à Saragosse, Jean Potocki (L’imaginaire Gallimard n° 463, 2002, 10.00 €)
Le roman du comte Jean Potocki (écrit en français) a été unanimement salué comme un livre génial, un sommet du fantastique … Objet étrange, roman-gigogne, ample comme le Don Quichotte, mais composé en étoile, à la façon des Mille et Une Nuits et, plus encore, de l’Heptaméron de Marguerite de Valois ou du Décaméron de Boccace.
L’histoire commence avec la prétendue découverte d’un vieux manuscrit, en 1809, lors de la prise de Saragosse par les troupes françaises et polonaises. C’est pour l’auteur le prétexte d’étaler une immense culture dans l’enveloppe d’un roman fantastico-picaresque : traversant la Sierra Morena, région qu’on dit hantée par les revenants et les mauvais sorts, le jeune narrateur, arrivé dans une auberge abandonnée, voit entrer dans sa chambre, au douzième coup de minuit, » une belle négresse demi-nue » qui l’invite à la suivre … Puis l’histoire se déploie comme un kaléidoscope dans une multitude d’histoires enchevêtrées, narrées par des personnages différents, qui, chaque fois, ramènent le héros à son point de départ et répètent le même schéma mais tissé de façons si différentes qu’on ne sait plus où est le rêve, où est le réel, où est le diable … Texte établi, présenté et préfacé par Roger Caillois.
Conte de la 1002e nuit, Joseph Roth (Gallimard, 2003 ,7.50 €)
À un chah de Perse saisi de tenace mélancolie, le chef de ses eunuques conseille un voyage dans la vieille Europe. Ainsi, pour la première fois depuis des siècles, le descendant des envahisseurs orientaux revient à Vienne, en voyage officiel cette fois. Il jette bientôt son dévolu sur une ravissante comtesse, exige de passer une nuit avec elle. Les autorités, police, militaires, s’emploient à satisfaire son caprice. Mais c’est dans une maison close aménagée pour l’occasion, auprès d’une prostituée qui ressemble à la comtesse, que sera habilement guidé le potentat ravi. Commencé à la manière d’un conte oriental, le récit prend bientôt sa véritable dimension de roman viennois, roman d’une société naïve et cynique, corrompue et promise à la mort. Cette 1002e nuit est bien l’une des dernières fêtes viennoises célébrée par la littérature.
Les nouvelles mille et une nuits, Robert Louis Stevenson (in «Intégrale des nouvelles», vol 1, Phébus coll. Libretto , 2001 , 12.90 €)
Ces merveilleuses Nouvelles Mille et une nuits, suite de contes qui mettent en scène un jeune prince anglais, Florizel, qui, à l’instar du calife Haroun al Rachid, part courir les rues de Londres à la recherche d’aventures.
Henry James écrivait : « Comme leur titre l’indique, Les Nouvelles Mille et Une Nuits nous offrent le merveilleux sous sa forme la plus franche et la plus délectable. En partie extravagantes, en partie très spécieuses, elles sont le fruit d’une idée fort heureuse : situer une série d’aventures, de pures aventures, dans le cadre de la vie anglaise contemporaine et les raconter sur le ton calme et ingénu de Shéhérazade. Dans cette veine, Le Club du suicide est la plus grande réussite de R. L. Stevenson. Ses deux premières pages, sans parler des autres, demeurent gravées dans la mémoire.»
Et puis, dans d’autres domaines:
Les énigmes de Schéhérazade, Raymond Smullyan (Flammarion, 1998, 15.00 €)
Ou comment une malicieuse princesse vient à bout de 200 questions de logique et de mathématique. Dans le désert, un chameau se dirige vers l’Est. Un autre vers l’Ouest. Comment font-ils pour se regarder ? Voici, résumée, l’une des plus simples parmi les 200 devinettes que la malicieuse princesse soumet au roi son mari pour le tenir en haleine. Mathématicienne ou logicienne, la Shéhérazade de Smullyan ajourne ainsi habilement, nuit après nuit, l’échéance de son exécution. D’austère, la logique se change en une plaisante discipline et le paradoxe d’Epiménide, le théorème de Gödel, le paradoxe de Russell ou encore le célèbre dilemme du prisonnier nous apparaissent soudain tout à fait accessibles. Alliance savoureuse du drôle et du sérieux, du légendaire et du réel, du littéraire et du scientifique, ce livre enchantera les amoureux des mathématiques … Tous ces problèmes d’arithmétique, d’algèbre, de logique et de probabilités sont résolus en fin d’ouvrage !
Shéhérazade, les saveurs des Mille et Une Nuits, Odile Godard/Jean-Bernard Naudin/Irène Frain (Chêne, 1993, 39.90 €)
Au fil des contes, ce ne sont que banquets communautaires ou soupers galants au cours desquels les mets rivalisent de raffinement et d’inventivité et concourent à la volupté et à la jubilation. Suivez Schéhérazade et le roi Chah Riyâr à travers l’Orient et ses palais somptueux, de chambre nuptiale en pavillon de jardin, de terrasse en alcôve, de jardin clos en hammam. Ce livre nous offre une panoplie de recettes : de la moussaka au poulet aux épices en passant par le thé à la menthe et les loucoums. Tout un voyage à travers les épices, les odeurs, mais aussi les rituels des repas comme la «célébration des hors-d’oeuvre». Comporte neuf chapitres retraçant chacun un conte. A la fin, 70 recettes sont regroupées.
Les soupers de Schéhérazade, Odile Godard (Actes Sud , 1990 , 18.50 €)
Les soupers de Schéhérazade est plus qu’un simple livre de recettes orientales, c’est une sorte de livre de chevet pour gourmet. Ces flâneries gourmandes dans lesquelles s’intercalent des recettes sont autant d’historiettes et de petits contes qui tendent tous à nous aiguiser les sens. Les arabes prétendent que la gourmandise est favorable à la beauté, d’accord en cela avec Brillat-Savarin: « ceux qui savent manger sont comparativement de dix ans plus jeunes que ceux à qui cette science est étrangère ».